Les verbes peuvent être difficiles à apprendre en sunđuz car ils ont tendance à être formés les uns sur la base des autres, par concaténations. Il est donc aisé de faire des confusions.
Toutefois, ces emprunts multiples de racines lexicales produisent aussi des familles de verbes, ce qui peut vous permettre de les apprendre par ensembles.
Aussi, le sunđuz possède tout de même une facilité : la conjugaison n’existe peu ou pas.
Prenons par exemple un verbe de base :
Il s’agit du verbe « venir ». Les particules « sa », « ga » et « vi » vont être présentes dans de très nombreuses locutions.
On trouvera par exemple :
Ce verbe peut se traduire par « aller », en sachant que sa-ga-vi, « venir », est assez proche dans ses connotations de notre verbe « aller ».
« sa-ga-nag » se traduit effectivement par « aller » dans le sens de ce qui coule, ce qui passe, voire de ce qu’on laisse filer. Il évoque un mouvement continu, fluide et aisé.
Un autre verbe fondamental appartient à cette famille des verbes en « sa », le verbe « voir » :
On retrouve ce verbe dans une formule de politesse, « je vois le jour qui vient ».
Voici quelques exemples de la famille en « sa » :
sunđuz | sunđuz latinisé | traduction |
---|---|---|
sa-bi-dem | sa-bi-dem | essayer |
sa-ga-lu | sa-ga-lu | sentir (dans une traduction inexacte : voir venir, pressentir) |
sa-ga-ma-vilu | sa-ga-ma-vilu | venir voir, rendre visite |
sa-ga-nag | sa-ga-nag | passer, couler, aller |
sa-ga-vi | sa-ga-vi | venir (équivalent parfois à aller) |
sa-ga-vi-zu | sa-ga-vi-zu | revenir |
sa-ma-lu | sa-ma-lu | voir (connaît des variantes) |
sa-ma-run | sa-ma-run | demander |
sa-wras-lu | sa-wras-lu | nourrir / manger |
sa-wras-mo | sa-wras-mo | faire, dans le sens de « faire à » |
Ce groupe, par une analogie terrienne, peut être considéré comme « irrégulier » mais les variations sont minimes. Le groupe des verbes en « sa » comprend des locutions relatives au corps, à la perception et au déplacement.
D’autres groupes peuvent être identifiés : les verbes en « ku » (verbes relatifs au manque et à la perte), en « so » (verbes relatifs à l'intellect) et en « simi » (verbes relatifs au changement). Il existe enfin des verbes reposant sur seulement un ou deux sèmes, qui n’appartiennent à aucun groupe. En résumé, voici les catégories qu’il faut retenir :
sa | ku | so | simi | ∅ |
---|---|---|---|---|
sa | ku | so | simi | sans groupe |
Ces autres groupes comportent aussi quelques variations locales pouvant être considérées comme « irrégulières », mais celles-ci restent marginales.
Comme dans de nombreuses langues terriennes, les verbes sont directement associés aux pronoms personnels.
Voici les pronoms personnels en usage en sunđuz :
sunđuz | sunđuz latinisé | traduction |
---|---|---|
di | di | je |
de | de | tu |
∅ | ∅ | iel |
di-a | di + a | nous |
yhy | yhy | vous |
∅ | ∅ | iels |
Notez qu’il n’existe pas de pronom personnel de la troisième personne : dans ce cas, il est sous-entendu par le verbe. Certaines langues terriennes fonctionnent aussi de cette manière et font ponctuellement disparaître le pronom. Dans ce cas, la conjugaison suggère le sujet du verbe.
Le système sunđuz ne permet donc pas – a priori – de distinguer la troisième personne du singulier de la troisième personne du pluriel. En réalité, cela est faisable. Prenons le verbe sa-ma-lu, « voir » : voici la manière dont il se « conjugue » :
sunđuz | sunđuz latinisé | traduction |
---|---|---|
sa-ma-lu-di | sa-ma-lu-di | je vois |
sa-ma-lu-de | sa-ma-lu-de | tu vois |
sa-ma-lu | sa-ma-lu | iel voit |
sa-ma-lu-di-a | sa-ma-lu-di-a | nous voyons |
sa-ma-lu-yhy | sa-ma-lu-yhy | vous voyez |
sa-ma-lu-n | sa-ma-lu-n | iels voient |
Vous remarquerez que la troisième personne du pluriel prend un « n ». Il s’agit de la marque commune du pluriel en sunđuz. Cette marque s'applique aux verbes et aux noms. Ainsi, la marque est de deux types :
Exemple d’un mot au pluriel avec « in » (in) :
devient :
Mais si le mot se termine par une voyelle, comme dans le cas de « uva » (uva), la marque devient « *n » (n) :
Les verbes ne se conjuguant pas, des particules sont chargées de signifier la temporalité et forment des équivalents de nos « temps ».
La particule « darnđu » (« darnqu ») sert par exemple à créer un passé générique. Elle est parfois modifiée pour indiquer des passés plus spécifiques.
Par exemple :
Cette phrase signifie : « hier, j’étais malade » ou littéralement : « hier, dans-le-passé-étais-je sous la maladie ».
On associe « darnđu » avec un az à la particule verbale et à son pronom.
Ces particules temporelles, sauf cas particuliers, se placent avant le verbe.
Voici quelques termes assez courants en sunđuz.
Nous avons évoqué plus tôt les salutations ; il nous faut à présent savoir prendre congé.
Décomposons la locution :
En voici une autre, très classique dans le discours quotidien :
« motsag » permet de donner un fort assentiment à une proposition. Littéralement, il signifie « sans déception ».
Une dernière expression vous sera utile : elle tient au fait de s’excuser. Pour des excuses simples (par exemple quand on bouscule une personne), l’expression en usage est celle-ci :
Elle signifie littéralement : « mon regret ».
Si des excuses sont nécessaires, par exemple suite à un conflit, ou à un malentendu, d’autres expressions plus fortes et moins génériques existent. En voici une :
On peut la décomposer car elle est assez complexe.
Soit presque littéralement : « permets une parole de grand regret ».
Les sunđuz possèdent plusieurs mots pour dire « personne ». Il existe tout de même un terme générique, celui qui tient lieu de neutre : « nusasa » (« nusasa ») .
Mais pour désigner des personnes, les sunđuz vont assez spontanément former d'autres mots, ou des variantes de « nusasa » qu’il faut comprendre comme la concaténation de 3 sèmes : nu + sa + sa.
Chaque sème porte une précision sur læ locuteurice : âge, « genre » et une troisième notion que nous avons encore du mal à nommer, mais qui tient à la présentation, plus ou moins extravertie ou introvertie de la personne. La seconde notion de genre est ici entre guillemets car elle est à prendre avec prudence : cet aspect de la culture sunđuz nous échappe encore largement et ne peut constituer ici qu’une vague équivalence.
Voici comment le concept de personne se décline :
âge | « genre » | énergie | ||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
lu | lu | (jeune, enfant, ado) | sa | sa | neutre féminin | sa | sa | connecté |
nu | nu | (âge moyen, adulte) | da | da | féminin + | ne | ne | secret - difficile à cerner |
lwa | lwa | (vieux, âgé) | n | n | masculin | tum | tum | introverti |
En cas de doute, vous pouvez utiliser « nusasa » : cela donnera seulement un aspect assez enfantin à votre parole – car les enfants sunđuz se trompent en effet régulièrement dans les premiers stades de l’apprentissage.
Quoi qu’il en soit, le fait d’utiliser la mauvaise marque n’est pas considéré comme insultant, seulement très amusant.